jeudi 28 août 2008

Dans le TGV au milieu de la Beauce et des éoliennes de (TG)PV, August 28th 2008


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Au sol une moquette, dont les zébrures semblent l’écume d’une transpiration séchée, a remplacé le vert-gris des pustules de plastique : j’ai embarqué l’un de ces trains dont l’intérieur aurait, selon les racontars, été dessiné par Christian Lacroix – cela ne l’a pas empêché d’avoir dix minutes de retard (tout dépend du référentiel, comme le dit la théorie de la relativité restreinte, et il se peut que le quai fût arrivé dix minutes en avance (mais je ne le crois pas : la SNCF n’est jamais en avance)). L’extérieur du train, par contre, ou sa coque demeure identique : c’est la même vieille bête usée, malade, aplatie sous la résistance de l’air, dont j’ai vu le museau fatigué sourire un peu, mais à peine, en me voyant, avant de s’échouer à mes pieds.
Elle a environ deux ans. Elle porte un chandail de laine blanc cassé (que ne lui a sans doute pas cousu la femme, sa grand-mère je présume, qui l’accompagne et dont la blondeur laisse à penser qu’elle préfèrerait avoir l’âge de sa mère, c’est-à-dire de sa fille), au fond duquel se contractent des petits poumons, un coeur minuscule ; elle pousse de brefs gémissements ; une fillette, aux cheveux châtains tombant en boucles irrégulières sur un visage rond et légèrement écrasé, et que percent deux yeux bleus, pleins de curiosité, mobiles, profonds (sans être intenses) ; elle est debout sur un fauteuil (de couleur rouge) dont le dossier tient la tablette à l’aide de laquelle j’écris ; elle me montre d’un doigt boudiné. Ses joues, elles aussi, sont rouges, plates et dessinent un cercle autour de son nez en trompette. Elle sourit. Dehors, alors que le train continue sa marche rapide à travers la campagne, des éoliennes tournent paisiblement. La relativité restreinte dit aussi qu’elles sont immobiles, d’une certaine manière, et que c’est nous, cette petite fille qui me regarde et moi, et le train, et le reste du monde, qui tournons autour d’elles.

- Merci !

Val a dit…

Ah je vois que vous vous y êtes remis ! Je vais de ce pas dans ma chambre d'hôtel, référentiel identique quel que soit le lieu sur notre planète, même lit, même couverture, même taille, même couleur de moquette, lieu qui se veut rassurant pour son occupant car il sait avant d'y être rentré ce qu'il va y trouver et ce, même s'il est sur mars. Il ne s'en rendra même pas compte, n'est-ce pas fantastiquement déprimant ?
Donc je reprends, je vais de ce pas, essayer de changer la taille calibrée de mon cerveau en allant explorer votre "season II", parce qu'il s'agit bien de ça non ?

Merci en retour à la vitesse de la lumière dans les fibres optiques et pas du son qui est plus lent :)